Le monde de Shawei

La Chine post Covid a de multiples visages. Autant dans la province du Shandong on pouvait se demander si une pandémie avait bien eu lieu, autant la capitale chinoise garde des stigmates évidents de la période Covid. Je dirais à vue d’œil que dans l’avenue piétonne principale de Beijing un tiers des personnes portent le masque et que dans le métro cette proportion passe à deux tiers.

Ma surprise concerne le quadrillage contrôlé de la place de la paix céleste redonnant en apparence une sorte d’interdiction au palais impérial. On ne peut plus accéder en effet immédiatement à la place Tian An Men et à la cité interdite sans réserver un jour avant sur une application de son smartphone. Il y a encore quelques années on pouvait passer sans problème à tout moment devant le portrait de Mao en taxi, en vélo ou à pied. Cela dit à Paris, il faut s’y prendre parfois plusieurs semaines à l’avance pour pouvoir avoir accès à la Tour Eiffel !

Cependant on ne sent aucune peur pandémique. Les Pékinois à qui je parle semblent tous avoir été infectés en même temps pour la première fois par le variant en décembre dernier alors qu’en France on ne comptait plus à ce moment-là le nombre de vagues multiples du Covid. Actuellement on traverse en Chine seulement une deuxième vague depuis la fin de la politique zéro Covid. Mais la présence du Covid semble être désormais totalement acceptée par la population comme peut l’être aussi le contrôle généralisée exprimé par le caractère zhi 执 que l’on peut observer sur les uniformes des services de sécurité omniprésents. Avec un effet étonnant de contraste, l’expression française “être soi-même” apparaissant de façon frappante à mes yeux sur le T-shirt d’une jeune fille, me semble résumer parfaitement le défi de la Chine de 2023 mais aussi du monde entier.