Le monde de Shawei

Même dans la Chine profonde à Qijiang, on peut aller voir le film de Ridley Scott ”Napoléon“. Il faut dire que tous les enfants chinois ont vu dans les livres l’histoire de l’empereur français. Les Chinois n’hésitent pas à comparer Napoléon au premier empereur de Chine.

 

Par contre les Français semblent ne pas aimer celui qui est davantage considéré comme un tyran que comme un fondateur (on lui doit les lycées, le baccalauréat, le code civil…etc).

 

La vision anglaise de Ridley Scott a déjà subi les feux de la critique française en donnant une interprétation très humaine du personnage montré sous des aspects faibles contrastant avec l’image de “l’homme fort” véhiculée en Chine.

 

Le film est presque autant un film d’amour qu’un film d’histoire tant le personnage de Joséphine est mis en avant du début à la fin. Je soupçonne d’ailleurs les Chinois d’avoir coupé les scènes chaudes entre les deux amants. A vrai dire on entre difficilement dans le film même si la première scène de l’exécution de Marie-Antoinette est percutante.

 

Notons ici que l’Autriche a eu un lien très étroit avec la France avec Marie-Antoinette et Marie-Louise d’Autriche qui donna un héritier à Napoléon. Même Hitler organisa une cérémonie en 1940 pour ramener les cendres de Napoléon II aux Invalides.

 

On se laisse finalement prendre par le cours de l’histoire napoléonienne avec des images stylisées, une musique captivante, le charisme de Joaquin Phoenix et le charme émouvant de Vanessa Kirby.

 

Après m’être rendu il y a une dizaine d’années sur le site impressionnant du champ de bataille de Waterloo, j’ai particulièrement été comblé par la reconstitution de la grande défaite finale. N’est-ce pas paradoxalement cette défaite de Waterloo qui a vraiment fait entrer Napoléon dans l’histoire mondiale ? Humain trop humain, écrivait Nietzsche.

 

Ce film a ainsi le mérite de nous montrer un Napoléon humanisé et permettra peut-être aux Français de mieux accepter ce personnage tant rejeté dans leur inconscient collectif. A quand une version française et moderne au cinéma de Napoléon ?